Premier atelier cyanotype 2019

Ce dimanche avait lieu le premier atelier d’initiation aux tirages cyanotypes de l’année.

Petit rappel si vous ne savez pas ce qu’est un cyanotype : il s’agit d’un procédé de tirage photographique monochromatique mis au point en 1842 par sir John Frederick William Herschel.

Tirage cyanotype (château et église de Beynes)

Contrairement à un tirage argentique « classique » pour lequel un agrandisseur sera utilisé afin d’agrandir à la taille voulue l’image capturée sur un négatif, le cyanotype est réalisé par tirage contact : le négatif est plaqué contre le papier sensibilisé. Le tirage aura donc obligatoirement la taille du négatif, mais heureusement que les outils informatiques et une simple imprimante peuvent nous permettre d’imprimer nos propres négatifs à la taille voulue, et ainsi réaliser des cyanotypes de toutes tailles.

Avantage de taille par rapport aux tirages argentiques : le cyanotype n’est sensibles qu’aux ultra-violets et il est donc possible de travailler sous lumière artificielle, en voyant ce qu’on fait 🙂

L’objectif de cette journée était d’apprendre comment à partir d’une image numérique arriver à un tirage papier, et comment jouer sur la teinte du tirage obtenu. Valérie et Pierre qui ont eu le courage de traverser les Yvelines pour jouer les apprentis chimistes ont brillamment réussi à mettre en pratique leurs nouvelles connaissances et à réaliser de magnifiques tirages !

Première étape : sensibilisation des papiers. Celle-ci s’effectue en étalant sur une feuille de papier (de préférence papier épais type canson pour aquarelle) une solution à base de ferricyanure de potassium et de citrate de fer ammoniacal. On laisse ensuite sécher les feuilles de papier.

Le temps que les papiers sensibilisés sèchent, nous pouvons nous occuper de la préparation des négatifs. Le principe est simple : choisir une photo dans sa bibliothèque, la passer en noir et blanc, l’inverser dans un logiciel comme Photoshop ou Gimp afin d’obtenir une image en négatif, et l’imprimer sur un support transparent (Pour ce dernier j’utilise des transparents pour rétroprojecteurs compatibles avec mon imprimante jet d’encre).

En pratique c’est un peu plus compliqué : afin de palier au manque de contraste du cyanotype on va également corriger le contraste de l’image avant impression. Ci dessus quelques-uns des négatifs imprimés durant l’atelier.

Le papier ayant eu le temps de sécher (si besoin un sèche cheveux permet d’accélérer le séchage), il est temps de passer aux choses sérieuses ! On commence par placer une feuille de papier sensibilisée sur un support rigide, puis on pose le négatif par dessus avant de maintenir les deux plaqués l’un contre l’autre à l’aide d’une plaque de verre.

Reste à insoler le tout… Rappelez-vous, le cyanotype est sensible uniquement aux ultra-violets : il nous faut donc une source d’UV. On peut profiter du soleil (quand il y en a) ou utiliser une lampe spéciale : pour ma part j’utilise une lampe à bronzer achetée sur internet (environ 50€). La lampe permet d’obtenir des résultats constants dès lors qu’on a trouvé la distance et le temps adéquats.

Installation hautement sophistiquée incluant un cadre photo recyclé, une lampe à bronzer d’occasion, un bout de papier pour servir de repère et un morceau de carton pour caler la lampe

Après 4 minutes d’insolation, on obtient une première image. Le jaune du papier a changé de couleur là où il a été exposé aux UV : on obtient une image en jaune et vert avec un contraste pas terrible, même si on peut déjà reconnaître Pierre et son saxophone !

Comme en argentique, on va maintenant révéler l’image. La différence est que pour révéler notre cyanotype nous avons besoin simplement d’eau du robinet. En quelques secondes le jaune-vert laisse place au bleu et l’image commence à se révéler… Afin d’accélérer l’oxydation du tirage (qui sinon intervient naturellement en quelques heures) un deuxième bain dans de l’eau additionnée d’une cuillère à soupe d’eau oxygénée permet d’obtenir l’image finale.

Une fois l’image finale obtenue deux options s’offrent à nous : la laisser sécher et conserver un tirage bleu et blanc, avec ce bleu de Prusse caractéristique du cyanotype, ou continuer à jouer un peu pour en changer la couleur. Pour cela nous allons tout simplement utiliser du café (café soluble de base, le premier prix convient parfaitement). On peut également utiliser d’autres produits, dès lors qu’ils sont riches en tanins (thé, acide tannique, etc.) : la couleur finale dépendra de votre choix…

Ci dessous un aperçu de quelques-uns des tirages réalisés : les tirages ayant une teinte brune ont séjourné 10 minutes dans un bac rempli de café

Bilan : après-midi bien rempli et de très beaux tirage réalisés. Un grand bravo à Valérie et à Pierre (sans oublier Michel Carvou pour la superbe photo de Pierre jouant du saxophone)! Un deuxième atelier sera organisé prochainement pour celles et ceux qui n’ont pas pu participer aujourd’hui. J’ai été ravi de vous revoir, et espère avoir rapidement l’occasion de revoir les autres membres du club photo de Bougival !

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