La double exposition

Crédit Photo: Atelier BPC & ASLAK (CrossFit)

La double exposition est une technique ancienne qui a connu ses heures de gloire à l’époque argentique, notamment lors de l’essor du film 35 mm.

Les boîtiers de l’époque permettaient alors aux esprits les plus modernes de s’aventurer dans un domaine artistique singulier plus onirique, en utilisant les expositions multiples.

Crédit photo: JanRye de Pixabay

Soit il suffisait de ne pas avancer le film (par simple oubli, de nombreuses doubles expositions sont nées !), soit pour les appareils les plus modernes l’existence d’un bouton sous le boîtier permettait de débrayer l’avancée du film, et ainsi d’obtenir une deuxième exposition de la pellicule.

Superposer deux images (ou plus…) capturées à des moments et à des endroits différents pour n’en faire qu’une, paraît une technique simple à réaliser, mais les résultats peuvent rester bien souvent aléatoires, nécessitant pratique et entraînement.

Crédit Photo: Yannick Benassi (Flickr)

Alors quels sont les conseils à connaître pour se donner toutes les chances d’un résultat « à la hauteur » ?

  • La composition de l’image :

En argentique, la première photo, dite « de fond », devra être contrastée car ce sera dans les zones les plus sombres, là où la pellicule aura été la moins exposée, que la deuxième photo se révélera le plus. Si peu de bromure d’argent a viré en agrégat lors de la première exposition, il en restera encore suffisamment pour qu’une deuxième image puisse se superposer.

https://bcl-clubphoto.fr/2020/04/le-grain-et-le-bruit/

En numérique, pour réaliser une surimpression (ou une exposition multiple), l’appareil prend deux photos distinctes (ou plus) et les combine via son logiciel informatique pour n’en faire qu’une. Sur de nombreux appareils, il est possible de faire 2, 3, jusqu’à 9 expositions sur une seule et même image finale. Attention cependant à la lecture de la photo qui devient très vite compliquée lors de l’ajout d’expositions.

Crédit Photo: Ash Cork
  • L’option contre-jour :

Qu’il s’agisse d’un portrait, d’un arbre, d’un monument, d’un bateau… la lumière venant de devant, que l’on qualifierait d’« agressive » pour une photo traditionnelle, peu se révéler un atout pour ce genre de travail.

Jouer sur la dualité des ombres et des lumières prend ici tout son sens.

Crédit Photo: Daria Sannikova
  • La complémentarité des thèmes :

Les oppositions ont toutes leur place dans les surimpressions. Un décor fleuri, un paysage lointain peut donner du sens à une image plus citadine ou plus géométrique.

La double exposition est souvent utilisée pour illustrer les nombreux paradoxes et interrogations du monde moderne. Incruster des cerisiers en fleurs ou un paysage de bord de mer sur une façade d’immeuble de bureaux, est un moyen de faire passer un message ou de démontrer le lien qui existe entre l’homme et la nature.

Crédit Photo: Enrique Meseguer de Pixabay
  • La correction de l’exposition :

Il est conseillé en numérique (c’est encore plus vrai en argentique), de corriger l’exposition au moment des prises de vue. Sans cette précaution, le résultat de surimpression des photos pourrait se révéler surexposé. On admet en général qu’il faut diminuer chaque photo d’1 IL pour une double exposition et de 2 IL pour une quadruple exposition.

Crédit Photo: Jonathan Borba

L’autre grande méthode pour faire de la double exposition (surimpression en numérique), est l’utilisation de logiciels informatiques de traitement d’image tels que Photoshop ou Gimp.

Crédit Photo: Yannick Benassi (Flickr)

Mais le travail en post-production, entre-t-il encore dans celui du photographe ?

Sans vouloir alimenter un débat sans fin qui s’apparente à celui de l’œuf et de la poule il ne faut s’attarder ici que sur le résultat final.

Crédit Photo: Marie-Andrée Côté (Flickr)
Vineyard at Oka – Québec

La photographie étant obtenue par les effets de la lumière sur une surface sensible ; le traitement de deux images en post-production pour n’en faire qu’une, sera plutôt qualifié de travail graphique.

Mais dans Photographie, il y a « graphie » !… Alors ?

Crédit Photo: Lucas França

Les techniques de développement ont évoluées depuis les bromures et les chambres noires, celles de retouches et d’effets spéciaux aussi…

En pratique et pour faire simple, car le sujet n’est pas ici de réaliser un cours Photoshop, il est d’abord nécessaire d’importer ses images (2 ou plus…), dans le logiciel, puis en jouant sur le recadrage, l’opacité des calques et l’ordre d’empilement de ceux-ci, l’image finale sera facilement obtenue.

L’utilisation de masque de fusion sur le ou les calques, peut aider à faire disparaître ou au contraire à marquer davantage certains détails de la composition.

L’ensemble de ses manipulations représente incontestablement moins de contraintes techniques qu’à la prise de vue.

Néanmoins pour ceux qui souhaiteraient s’essayer à la surimpression directement sur le terrain, il faudra paramétrer le boîtier numérique dans le menu « Configuration de prise de vue » et choisir le nombre de photos à superposer.

Crédit Photo: Sortie BPC Vintage Revival Monthléry 2019

Certains boîtiers récents permettent l’utilisation de l’écran « Live View » afin de visualiser la première image, au moment du cadrage et de la composition de la deuxième prise de vue. Un outil bien pratique…

La créativité de chacun est sans limite, et élargir son horizon dans ce domaine n’est pas réservé à l’élite de la photo. Les moyens informatiques de post-production trouvent tout leur sens ici, en tant qu’outils à l’inventivité du photographe.

Crédit Photo: Cole Keister

Alors lancez-vous dans ce domaine, qui comme beaucoup d’autres en photo, nécessitera patience et persévérance.

Pour en voir plus:

https://www.flickr.com/groups/13381856@N00/

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